La cinéaste franco-suisse aux multiples récompenses explore les zones d’ombre de l’être humain. En une dizaine de films courts et longs, à la frontière fiction/documentaire, elle tisse une œuvre à part dans le paysage cinématographique.

Ursula Meier est diplômée de l’Institut des Arts de Diffusion de Belgique. Son film de fin d’études, Le songe d’Isaac, puis Des heures sans sommeil sont tous deux remarqués par la profession. Ils lui permettent dès lors de pouvoir se consacrer à la réalisation d’œuvres qui jouent avec les genres et proposent des univers singuliers. Celles-ci sont récompensées dans de nombreux festivals. En 2008, son film Home est sélectionné au Festival de Cannes et obtient de nombreuses distinctions à travers le monde. Son second long métrage, L’enfant d’en haut (2012) reçoit l’Ours d’Argent à Berlin et représente la Suisse aux Oscars. Il obtient trois Quartz au Prix du cinéma suisse, dont celui de meilleur film de fiction.

En 2012, Ursula Meier est membre du jury de la Mostra de Venise, et en 2013 jurée du 35ème Festival International du Film de Moscou. Cette année-là, elle produit L’expérience Blocher.

En 2018, la réalisatrice retourne à Berlin présenter son téléfilm Journal de ma tête, un opus de Ondes de choc, collection de quatre films inspirés par des faits divers survenus en Suisse. Elle se voit attribuer le prix Suissimage avec la jeune cinéaste Carmen Jaquier. Enfin, toujours la même année, Ursula Meier est présidente du jury de la Caméra d’or lors du 71ème Festival de Cannes.

En trois décennies, Ursula Meier a marqué le public au fer rouge avec ses courts et longs métrages. La naissance de sa vocation a débuté par une expérience intense. A huit ans, elle se trompe de salle au cinéma et assiste avec un camarade à un film violent, Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino. La petite fille encaisse le choc. L’émotion est énorme. Elle a eu sans nul doute un impact inconscient sur son choix de carrière et l’envie de proposer des images qui s’impriment à jamais dans l’œil du spectateur.