Anciennement juge d’instruction à Lugano, puis procureure du canton du Tessin et procureure générale de la Confédération suisse, Carla Del Ponte instruit des affaires de criminalité économique, de traffic international de drogue et de crime organisé. Sa pugnacité en fait une procureure redoutable et redoutée. Convaincue de la nécessité d’une coopération transfrontalière, elle développe parallèlement une intense activité en matière d’entraide judiciaire internationale.

Carla Del Ponte est nommée en 1999 procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie puis du Tribunal pénal international pour le Rwanda. De septembre 2012 à août 2017, elle est membre de la Commission d’enquête indépendante en Syrie sous les auspices du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

La mafia, les criminels en col blanc et les criminels de guerre sont dans la ligne de mire de celle qui a traité des affaires aussi célèbres que sensibles. Au milieu des années 90, elle enquête dans le cadre d’un scandale financier international à l’encontre de l’ex-président Boris Eltsine, sa famille et ses collaborateurs, soupçonnés de détournement et blanchiment d’argent. En 2008, elle dénonce dans son livre co-écrit avec le reporter américain Chuck Sudetic « La traque, les criminels de guerre et moi » un traffic d’organes prélevés sur des prisonniers serbes enlevés au Kosovo.

Tout au long de ses différents postes et forte de l’autorité qui lui est conférée, elle ose dénoncer l’attitude coupable de certains gouvernements face aux génocides. Son courage et ses prises de position en font une personne très exposée qui fut parmi les plus menacées de la planète et sous protection 24h sur 24h.

Femme d’une grande intégrité, Carla Del Ponte est au bénéfice de multiples récompenses et titres honorifiques comme le prix « Zolfanello d’oro » « pour avoir su éveiller l’espoir en la justice ».