Jacques Delors débute par des études de droit avec une mention en économie politique. Il intègre la CFTC, la « Confédération française des travailleurs chrétiens ». Membre du Conseil général de la Banque de France de 1973 à 1979, il se fait connaître en travaillant auprès de Jacques Chaban-Delmas, Premier ministre. En parallèle de ses fonctions, il est professeur de gestion à « l’Université Paris-Dauphine ».

Adhérent du Parti socialiste depuis 1974, Jacques Delors est ministre de l’Économie et des finances lors de la présidence de François Mitterrand. Chargé du budget dès mai 1983, sa politique est reconnue par les milieux économiques internationaux. Lorsqu’il quitte ses fonctions, Jacques Delors se consacre à la construction européenne en menant sa carrière au pas de charge. En juin 1985, il est désigné président de la « Commission des communautés européennes » (l’ancêtre de la « Commission européenne ») et engage de grands chantiers qui structurent encore aujourd’hui l’identité de l’Europe.

En juin 1985, le Conseil européen approuve son livre blanc, une première étape vers l’Acte unique européen qui fixe l’objectif d’achever le marché unique six ans plus tard. Ce traité demeure le grand accomplissement de Jacques Delors. Autres faits majeurs, il participe à la création de l’espace Schengen, au traité de Maastricht ainsi qu’à la PAC, la politique agricole commune.

Jacques Delors laisse derrière lui une Europe consolidée et élargie à quinze États. Un bilan qui le place parmi les candidats naturels à la succession de François Mitterrand à l’Elysée en 1995. Delors, “l’homme qui dit non”, refuse de se présenter. Il fonde son institut de recherche européen et se met peu à peu en retrait de la vie politique, s’autorisant quelques prises de position occasionnelles. Il a repris la parole pour prévenir du “danger mortel” de la désunion entre États membres sur la réponse à donner à la crise du coronavirus au premier semestre 2020.

Désigné citoyen d’honneur de l’Europe en 2015, il rejoint ainsi Jean Monnet et Helmut Kohl au Panthéon de l’histoire de la construction de l’UE. En bonne place parmi les Pères de l’Europe.